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Les films musicaux : ça swingue pour qui ?
Ce genre qui a produit autrefois d'incontestables chefs d'oeuvre - on pense notamment à « Chantons sous la pluie » et « Un Américain à Paris » avec l'inoubliable Gene Kelly, et « Ziegfeld Follies » de Fred Astaire - est toujours aussi prolifique.
Médiamétrie a défini un panel composé de pas moins de 17 films pour pouvoir identifier le profil des spectateurs de cette catégorie de films. La méthodologie repose sur une comparaison du profil des spectateurs des films musicaux avec celui de l'ensemble des films, toutes catégories confondues. Ces derniers se voient affecter une base 100, par rapport à laquelle se positionneront, à l'aide d'indices, les films concernés.
Des films réservés aux femmes ?
Premier constat : le film musical attire une cible davantage féminine (indice 120). Les hommes ont tendance à moins aller voir ce genre de film (indice 82).
C'est aussi un genre plutôt adulte, dont la fréquentation augmente avec l'âge. Le jeune public apprécie-t-il moins les films musicaux que les autres ? Les parents ont-ils moins tendance à les emmener les voir ? Toujours est-il que pour les 6-10 ans, l'indice de fréquentation n'excède pas 46. Il ne tend à rejoindre l'indice de base (moyenne tous films 6 ans et -) que pour les 11-14 ans, avec un indice de 88. En revanche, les adultes se montrent plus friands du genre que la moyenne : indice 104 pour les 15-24 ans ; 102 pour les 25-35 ans ; 102 encore pour les 35-49 ans. Et les seniors raffolent résolument des films musicaux (indice 116).
Les deux côtés de l'Atlantique Depuis l'origine, les Américains sont des spécialistes du genre. Et 10 films made in Hollywood figurent parmi les 17 films à partir duquel Médiamétrie a construit son étude, contre 5 films français et 2 internationaux. Or ce n'est pas tout à fait le même public qui fréquente les uns et les autres. La distribution des sexes est à peu près identique (indices 81 et 82 pour les hommes, 120 et 119 pour les femmes). En revanche, la répartition par âge change beaucoup. Les 6-10 ans se trouvent clairement tenus à l'écart des créations hollywoodiennes (indice 37) par rapport aux productions françaises (indice 68). Trop dures ? Trop sexy ? La situation se trouve rétablie pour les 11-14 ans (94) et surtout pour les 15-24 ans, auprès desquels les films US cartonnent (indice 118), sans oublier les 25-34 ans, qui les aiment beaucoup (108). Les 35-49 ans et les 50 ans et plus se tiennent, quant à eux, légèrement en retrait (indice respectif 97 et 98).
Les deux côtés de l'Atlantique
Depuis l'origine, les Américains sont des spécialistes du genre. Et 10 films made in Hollywood figurent parmi les 17 films à partir duquel Médiamétrie a construit son étude, contre 5 films français et 2 internationaux.
Or ce n'est pas tout à fait le même public qui fréquente les uns et les autres.
La distribution des sexes est à peu près identique (indices 81 et 82 pour les hommes, 120 et 119 pour les femmes).
En revanche, la répartition par âge change beaucoup. Les 6-10 ans se trouvent clairement tenus à l'écart des créations hollywoodiennes (indice 37) par rapport aux productions françaises (indice 68). Trop dures ? Trop sexy ? La situation se trouve rétablie pour les 11-14 ans (94) et surtout pour les 15-24 ans, auprès desquels les films US cartonnent (indice 118), sans oublier les 25-34 ans, qui les aiment beaucoup (108). Les 35-49 ans et les 50 ans et plus se tiennent, quant à eux, légèrement en retrait (indice respectif 97 et 98).
Au total, dans l'ensemble, la population des films américains est tout aussi féminine mais nettement plus jeune que pour la moyenne des films musicaux ; plus jeune aussi que celle des films musicaux français.
Là, c'est le royaume des 35-49 ans et par-dessus tout des + de 50 ans : indice 159, le plus fort, et de loin, de toute l'étude. La production gauloise enchante visiblement la vie des seniors et des seniors +. Affaire de culture ? Retrait devant les audaces d'Hollywood ? Le fait que les films d'ici sont par définition mieux adaptés aux archétypes nationaux ? Ou bien tout simplement les effets d'un marketing et d'une promotion qui cible différemment selon que la production soit française ou non ? Allez savoir. Les jeunes générations, elles, ne sont pas vraiment sensibles aux charmes des films produits de ce côté-ci de l'Atlantique. Les indices évoluent de 68 (6-10 ans et 15-24 ans) à 73 (11-14 ans) et 87 (25-34 ans). Faut-il en conclure que nos productions nationales ont un côté « pépère » ou « mémère » ? On n'ira pas jusque là. Tout de même, cela donne à réfléchir.
Eh bien, dansez maintenant !
Voici peut-être une clé : les films agrémentés à la fois de chant et de danse attirent davantage les jeunes (11-14 ans et 15-24 ans, qui en sont sur-consommateurs (indices respectifs 109 et 114). Les films avec chant mais sans danse, au contraire, dissuadent relativement les jeunes mais attirent leurs aînés en proportion directe de l'âge (25-34 ans indice 106 ; 35-49 ans indice 107 ; 50 ans et plus indice 130). La musique n'est pas forcément ce langage universel dont parlent certains ; il lui faut, du moins pour le genre cinématographique, le piment de la danse, ce discours du corps.
Spectacolo miraviglio !
Médiamétrie a consacré un « focus » au public de « Mamma mia ! », une production sortie le 10 septembre 2008 dans quatre-cent-soixante-deux salles, et qui a obtenu des scores excellents, avec 551.000 entrées en première semaine et 1.550.000 entrées finales, dont 27% pour la seule zone Paris/périphérie. Cette fois l'étude raisonne non plus par indices mais du point de vue de la structure du public, ce qui permet de la comparer à celle du public « tous films ».
On retrouve sans surprise dans le public de « Mamma mia ! » un profil très féminin : 63% (versus 37% d'hommes), incomparablement plus que pour la moyenne tous films qui eux, ont un public à dominante masculine, (52%).
Sans surprise aussi, le public est sensiblement moins jeune que celui au public « tous films » : 58% des spectateurs et des spectatrices ont plus de 35 ans (47% « tous films » ; et les plus de 50 ans (27) à eux seuls représentent un spectateur sur trois (34%). Et si l'on croise sexe et âge, on découvre que les femmes de + de 35 ans et celles de plus de 50 ans (36% au total versus 27% tous films) constituent le coeur de cible d'un film, « Mamma mia ! » qui a su clairement se positionner.
Les chiffres de CSP + sont identiques (30%) à ceux du public tous films et les CSP- presque les mêmes (31% versus 29).
La structure socioprofessionnelle est à peu de chose près celle de l'ensemble tous films. Avec pourtant deux variantes intéressantes : moins d'élèves et d'étudiants, davantage de retraités (15% versus 10).
Mais ce sont peut-être les critères d'habitudes de fréquentation qui fournissent, en tout cas pour le producteur, l'indication la plus intéressante : « Mamma mia ! » a attiré nettement moins d'assidus que les autres films (20% contre 26%) et davantage d'occasionnels (33% versus 29%). Ce qui traduit le pouvoir attractif de l'ouvrage. On peut présumer que son titre n'y est pas étranger, qui fait référence à un imaginaire chaleureux. * Médiamétrie a intégré, au moment de l'étude, les 17 films suivants pour analyser leur profil en termes de spectateurs : 8 femmes, Buena Vista Social Club, Chicago, Dance with me, Dancer in the dark, Disco, Dreamgirls, Hairspray, Le come-back, Les chansons d'amour, Les choristes, Mamma mia !, Moulin Rouge, On connaît la chanson, Sexy dance 2, Sweeney Todd, Tout le monde dit I love you.
Jean Mauduit
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