En prime time, la fiction française à la reconquête du public

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La fiction française est l’un des genres les plus diffusés en Prime Time sur les chaînes françaises, avec une forte proportion d’inédits sur les chaînes historiques (65% contre 29% pour l’ensemble des chaînes)
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Selon le bilan de l’année 2014 dressé par Médiamétrie, ce genre réalise des scores d’audience dans la moyenne de cette tranche horaire. Mais la donne est peut être en train de changer avec quelques très bonnes performances début 2015.

Il y a 5 ans, en 2010, les séries américaines (Mentalist, Dr House et Esprits Criminels) arrivaient en tête des audiences de fiction en France. En 2014, si Mentalist est toujours en tête du palmarès, 2 séries françaises complètent le top 3 : Profilage et Nos Chers Voisins, signe certain d’un regain d’intérêt pour les fictions locales. Début 2015, cette tendance se confirme. Par exemple sur TF1, le 26 janvier, le téléfilm unitaire L’Emprise, avec Odile Vuillemin et Fred Testot a pris la tête des audiences de la soirée et réuni près de 9,8 millions de téléspectateurs. Soit 34,9 % de part d'audience et plus de 10 points de plus que la moyenne des fictions françaises. Les nouvelles séries de France 2 ont elles aussi rencontré le public. Les six épisodes de la première saison de Chefs avec Clovis Cornillac ont rassemblé en moyenne 4,4 millions de téléspectateurs chaque mercredi soir, du 11 au 25 février, avec une part d’audience de 17,1% sur les individus de quatre ans et plus, au dessus de la moyenne de plus de 3 points sur cette case en 2014. Même « surperformance » le 18 mars, avec le premier épisode de la série policière de France 2 Les Témoins, avec Thierry Lhermitte. Il a fédéré plus de 5,9 millions de téléspectateurs, soit 21,7 % de part d’audience.

Plus d’1 Prime Time sur 10

Des scores qui semblent annoncer un regain d’intérêt pour un genre dont Médiamétrie a dressé l’état des lieux pour 2014. Ce bilan analyse l’offre de fiction française en prime time et ses performances d’audience. En 2014, sur l’ensemble des chaînes en Médiamat National Quotidien hors France Ô (TF1, France 2, France 3, Canal+, France 5, M6, Arte, D8, W9, TMC, NT1, NRJ 12, France 4, D17, Gulli, HD1, 6ter, Numéro 23 et RMC Découverte), 883 soirées ont été consacrées à la fiction française en 2014, soit 13 % des Prime Time. C’est le 4e genre le plus diffusé à cet horaire, derrière les films de cinéma (25 %), les fictions étrangères (20 %) et les magazines (15%), mais devant les documentaires et les divertissements.

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Le volume de diffusion est cependant différent selon les chaînes. HD1, filiale du groupe TF1, est sans aucun doute celle qui en diffuse le plus, avec pas moins de quatre soirées par semaine, soit 173 soirées et 20 % de l’offre globale de l’année, toutes chaînes confondues. Il s’agit pour l’essentiel de rediffusions de séries déjà vues sur TF1 comme RIS police scientifique, Section de recherches et Alice Nevers.

Viennent ensuite les chaînes historiques, France 3, France 2 et TF1, qui y consacrent en moyenne deux soirées par semaine. Même fréquence pour Arte.

M6 en revanche en diffuse peu : 8 soirées sur l’année, tout comme certaines chaînes de la TNT - NT1, TMC, W9, France 4 – qui ne lui accordent pas de cases régulières.

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En 2014, la fiction française soutient la performance du prime time

Ce bilan montre que globalement la fiction française assure à chaque chaîne des audiences similaires à celles du Prime Time. Ce genre permet toutefois à France 3 de dépasser son score moyen en Prime : les fictions françaises lui apportent une part d’audience moyenne de 12,5 % contre 10,4 % pour la moyenne du Prime Time. Et on trouve 8 fictions françaises dans les 10 meilleures audiences de l’année de France 3 en Prime Time. Après HD1, France 3 est par ailleurs la chaîne qui a ouvert le plus largement son Prime Time aux fictions françaises avec 104 soirées programmées en 2014 contre 89 pour France 2 et TF1. Après le feuilleton quotidien Plus Belle la Vie, ce sont les policiers du samedi soir ancrés dans une région comme Crime en Lozère ou Meurtres au Pays basque qui lui procurent ses meilleures audiences de fiction.

Les chaînes historiques misent sur l’inédit en Prime Time

Pour les chaînes historiques, la fiction française en Prime Time est synonyme d’inédits : nouvelle saison d’une série comme Profilage (saison 5) sur TF1, Fais pas ci, fais pas ça (saison 7) sur France 2, Borgia (saison 3) sur Canal+, ou lancement d’une nouvelle série comme Résistances sur TF1. L’été, cependant, la part d’inédits chute, les chaînes profitant en général de cette période pour caler des rediffusions. Et sur les chaînes de la TNT lancées depuis 2005, l’inédit reste l’exception.

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Si Arte et France 3 font la part belle aux téléfilms unitaires qui représentent encore plus de la moitié de leur offre fiction en Prime Time (respectivement 71 et 58 %), sur les autres chaînes, ce sont des séries qui constituent l’essentiel de l’offre : 99 % sur TF1, 70 % sur France 2, 96 % sur Canal+, 92 % sur HD1…

La « fraîcheur » d’une offre de fiction ciblant le grand public sur les chaînes historiques, conjuguée à la puissance de leur marque et à une programmation fondée sur des rendez-vous réguliers au cours de la semaine, leur assure les meilleures performances sur le genre, tandis que les rediffusions de la TNT attirent une audience plus restreinte. Ainsi est-ce un épisode de la série Profilage sur TF1 diffusé le 4 décembre qui emporte la meilleure audience de l’année pour une fiction française, avec 8,6 millions de téléspectateurs et 31,2 % de part d’audience. Si TF1 occupe le haut du palmarès des meilleures audiences de fiction française en Prime Time, France 2 se positionne trois fois dans le Top 20 (avec un épisode de Fais pas ci, Fais pas ça, un autre de Candice Renoir, et le téléfilm Rouge Sang), et France 3 une fois (avec Plus Belle la vie).

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Au sein du genre, les policiers semblent attirer les téléspectateurs davantage que les comédies. On le voit sur France 2, dont la case « policier » du vendredi (Boulevard du Palais, par exemple..) dépasse la moyenne de part d’audience de la tranche horaire à l’inverse de la case « fiction familiale » (Fais pas ci, fais pas ça...) du mercredi. Même constat pour TF1 où les fictions policières (Alice Nevers...) du jeudi réalisent de meilleures performances que les fictions familiales du lundi (Joséphine Ange Gardien…).

Un public plutôt féminin et de 50 ans et plus

Le public des fictions françaises en Prime Time est féminin à 63 % (contre 56 % en moyenne sur la tranche) et âgé de plus de 50 ans à 71 % (contre 55 % en moyenne sur la tanche). Par conséquent, la part d’inactifs (61%) est aussi plus élevée que pour la moyenne des Prime (48%). Pour autant on observe de grands écarts selon les différentes fictions diffusées ; plusieurs d'entre elles contribuant même au rajeunissement de certaines chaînes.

Un public plus réceptif et assidu

Le bilan 2014 met donc en lumière un genre qui consolide le socle d’audience des chaînes sur cette tranche horaire. L’étude publiée par Médiamétrie à l’occasion du Festival de la fiction de Luchon, réalisée auprès d’un panel d’internautes en décembre 2014, indique une tendance à l’élargissement du public du genre, sur toutes les toutes tranches horaires. Près des trois quart (73 %) des Français de plus de 15 ans déclaraient avoir regardé au moins une série ou un feuilleton français en 2014, soit 4 points de plus qu’en 2013. Et la majorité ne se contente pas d’en suivre un seul : plus de la moitié (52 %) de ceux qui ont regardé une fiction française en ont suivi 2 ou 3, et 12,5 % jusqu’à 4 ou plus.

Ce public est aussi plus assidu : 61,9 % des 15 ans et plus ont regardé des fictions françaises au moins une fois par semaine, contre 60,6 % en 2013.

Autant d’indicateurs d’une réceptivité accrue du public, qui conjuguée à l’attrait de la nouveauté sur les chaînes historiques et à un renouvellement des narrations, peuvent participer au regain de l’audience de la fiction française, au-delà parfois de celle de séries étrangères, comme on l’a vu en ce début d’année 2015.

Isabelle Repiton

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